Verdir ou densifier ? Les deux simultanément !

L’éditorial du jour de la Tribune de Genève prétend opposer les approches de deux magistrats de mon parti. La tentation est effectivement forte de voir une incohérence entre celui qui, en charge de la planification, imagine de nouveaux logements et de nouvelles infrastructures et celui qui, aux rênes de la ville, affirme vouloir augmenter son patrimoine arboré.

Et pourtant, la vraie ambition écologique est précisément d’articuler ces deux impératifs, l’un ne devant jamais supplanter l’autre.

  • La densification est indispensable dans un espace urbain aussi diffus que le Grand Genève, où les périurbains – de part et d’autre de la frontière – sont encore loin de vouloir (et parfois pouvoir) se déplacer autrement qu’en voiture. Elle est indispensable dans un canton où plus de 50% de la zone à bâtir est réservée aux propriétaires de villas, soit moins de 15 % de la population.
    Les choix du passé doivent pourtant être évalués, les zones les plus denses du centre-ville doivent être préservées et les communes de la rive gauche doivent autant (sinon plus) être mises à contribution. Le modèle économique qui génère autant d’attractivité doit également être revu et cela est pris à bras le corps par notre nouvelle ministre de l’économie – verte également !- qui est en train d’opérer une véritable révolution en faveur de l’économie endogène et circulaire.
  • On le sait, les espaces verts urbains sont absolument indispensables, tant en ce qui concerne la qualité de vie (en particulier les îlots de chaleur) que la préservation de la biodiversité. Encore faut-il que ces espaces soient accessibles aux citadin-e-s et aux animaux. Or, force est de constater que, si elles apparaissent en vert sur les photos satellites, les zones villas sont par définition des espaces privatisés, clôturés et trop souvent hostiles à la biodiversité, tant les pelouses gavées de pesticides y sont encore la norme (sans parler des piscines dont l’eau chlorée peut être toxique pour les animaux de passage).
    Cette semaine, on apprend que la ville de Genève, peut-être inspirée par quelques facétieux activistes, a communiqué sur ses projets de longue date de dégrapper des milliers de m2 de surface imperméabilisée – essentiellement des parkings – pour y planter des arbres. Ces initiatives sont excellentes, puisqu’elles permettent d’augmenter la part de la nature, sans empiéter sur aucun logement.

Les résident-e-s de la ville de Genève auront l’occasion, le 12 mars prochain, de se prononcer sur un projet-modèle qui, précisément réunit ces deux impératifs. Le PLQ Bourgogne propose de créer presque 500 logements dans un quartier nettement moins dense que la Jonction ou les Pâquis, admirablement relié au centre par les transports publics et la mobilité douce. Mais surtout, le projet vise à créer des espaces verts publics et de qualité, dans la continuité du magnifique parc des Franchises qui y est attenant. Il s’agit à l’évidence d’un projet concret qui parvient à conjuguer les deux impératifs: densifier et verdir !

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